lundi 16 novembre 2015

La boule au ventre

Samedi matin, je me suis levée avec la boule au ventre. Une bonne dizaine de notifications Facebook me disait que mes contacts étaient en sécurité, mais en sécurité de quoi ?
Puis les premiers gros titres, les premiers chiffres, et enfin les premières photos. Cette boule s'est intensifiée.
Ensuite l'insouciance de mes enfants, les cris, les rires, les bêtises et les câlins. Mais la peur était là, comme en Janvier dernier. Sauf que cette fois, j'ai voulu les épargner, il n'y a eu que les dessins animés à la télé. Que je sois la seule à avoir peur.

Dimanche, la boule était toujours là, elle n'a pas voulu partir. elle m'a rendue plus sensible, plus irritable. Et aller sur les réseaux sociaux pour prendre des nouvelles d'amis n'a pas aider, avec ce flots incessants d'infos tapageuses et d'images sordides.
Une voisine qui vient s'assurer que nous allons bien et que personne que l'on connait n'a été touché directement. Et ressentir la distance, en plus de la boule. Se savoir loin de sa famille et de ses amis, ne pas pouvoir les serrer dans les bras, leur répéter qu'on les aime.

Ce lundi, elle était plus grosse, le retour à la réalité, le quotidien qui reprend son cours. Emmener son enfant à l'école et croiser les regards compatissants des autres parents comme si je représentais la France à moi seule. Voir les câlins qui durent un peu plus longtemps que d'habitude devant la classe. Tout le monde se sent concerné. Il y aura bien une minute de silence à 11h ce matin. Par solidarité, par soutien, par respect. La boule est remonté dans ma gorge et s'est arrêté là. Ma peur s'apaise, même si l'inquiétude demeure.

Mes enfants sont trop petits pour comprendre cette horreur. Je prendrais le temps pour leur raconter quand ils auront l'âge. Janvier et Novembre. Sans oublier de leur apprendre la tolérance et le respect chaque jour. Et continuer de voir le beau avec l'insouciance de la jeunesse, toujours.




Une magnifique illustration de Matou dont vous pouvez suivre le travail sur sa page




2 commentaires:

  1. Je pensais que c'était passé mais en fait j'en ai eu les larmes aux yeux à lire ton article. J'espère que toi ça va mieux, que le choc est atténué à défaut d'être passé. ♥

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  2. Merci, ça va, le choc s'est atténué, mais je continue d'y penser tous les jours quand je passe devant une maison, pour aller à l'école, où le propriétaire a un Union Jack sur sa façade. Depuis les attentats jusqu'au deuil national français, il avait accroché par dessus un drapeau français.

    Des gros bisous ! ♥

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